L’UFC-Que Choisir, célèbre association de défense des consommateurs, s’attaque à un poids lourd du monde du jeu vidéo : Activision. En réponse aux nombreux bannissements jugés abusifs de joueurs de Call of Duty, l’organisation a décidé de prendre des mesures juridiques pour faire valoir les droits des consommateurs lésés. Ce combat pourrait bien changer les règles du jeu dans l’industrie vidéoludique.
Des bannissements sans explication ni recours possible
Ces derniers mois, de nombreux joueurs de Call of Duty ont été brutalement exclus de leurs jeux préférés sans raison apparente. En pleine partie, ils se voient déconnectés, avec un message sans équivoque : « Vous avez été temporairement exclu(e) des serveurs de Call of Duty: Modern Warfare II ». Ce message, qui apparaît sans préavis ni explication, met fin à leur accès non seulement au jeu, mais aussi à tout le contenu supplémentaire acheté, souvent pour des sommes considérables.
Certains joueurs, frustrés, rapportent avoir dépensé des centaines d’euros en contenus additionnels (skins, extensions, etc.) qui deviennent inaccessibles du jour au lendemain. Malheureusement, malgré des tentatives répétées de contester ces décisions auprès d’Activision, l’entreprise reste sourde aux plaintes. L’éditeur justifie ces bannissements par la détection de logiciels de triche, mais sans fournir de preuves tangibles. Cette manque de transparence laisse planer le doute, même si tous les bannis ne sont probablement pas exempts de reproches.
L’UFC-Que Choisir dénonce une forme d’obsolescence programmée
Face à cette situation, l’UFC-Que Choisir a décidé de réagir. Le 26 septembre, l’association a annoncé le dépôt de deux plaintes auprès du Procureur de la République de Versailles pour pratiques commerciales trompeuses, tromperie et obsolescence programmée. L’argument principal repose sur le fait qu’Activision, par ses pratiques de bannissement, réduit arbitrairement la durée de vie d’un produit que les consommateurs ont légalement acquis.
L’UFC-Que Choisir dénonce également le manque de clarté dans les conditions d’utilisation des jeux, qui ne mentionnent pas suffisamment les risques de bannissement au moment de l’achat. De plus, les techniques de détection de triche utilisées par l’éditeur restent opaques, rendant impossible pour les joueurs de comprendre ou de contester efficacement leur exclusion.
Un tournant pour la protection des droits des joueurs
Cette action en justice pourrait avoir des conséquences majeures dans le secteur du jeu vidéo. Jusqu’à présent, l’UFC-Que Choisir était principalement connue pour ses actions en matière de données personnelles. Avec cette initiative, elle ouvre une nouvelle voie en défendant les droits des joueurs face à des éditeurs aux pratiques parfois jugées abusives.
Si cette action aboutit, elle pourrait forcer des géants comme Activision à repenser leurs méthodes de gestion des bannissements, en rendant leurs processus plus transparents et respectueux des consommateurs. Cela pourrait également créer un précédent, incitant d’autres éditeurs à suivre des pratiques plus justes et transparentes.
Un appel aux joueurs bannis
En attendant l’issue de cette procédure judiciaire, l’UFC-Que Choisir encourage les joueurs victimes de bannissements injustifiés à se manifester. Leurs témoignages pourraient renforcer le dossier et accentuer la pression sur Activision pour obtenir des changements significatifs dans l’industrie.
Ce combat est loin d’être anecdotique : il pourrait bien être une première étape vers une plus grande transparence et équité dans le monde du jeu vidéo, où les consommateurs méritent d’être protégés contre des décisions arbitraires.