Une bactérie mangeuse de plastique découverte : et si cette solution mettait fin à la pollution des océans ?

Une étude publiée le 3 octobre dans Environmental Science and Technology dévoile une découverte surprenante. Certaines bactéries joueraient un rôle important dans la lutte contre la pollution plastique. Vers de nouvelles pistes pour gérer les déchets face à une urgence climatique de plus en plus forte ?

Les chercheurs ont étudié une bactérie que l’on trouve couramment dans les eaux usées et qui peut dégrader le polyéthylène téréphtalate (PET), un plastique très courant pour les bouteilles d’eau et les emballages d’aliments : la Comamonas testosteroni.

Avec 90 millions de tonnes produites chaque année, le PET constitue une part importante des déchets solides dans le monde.

La bactérie Comamonas testosteroni peut se nourrir de plastique

Ludmilla Aristilde, professeure associée à l’université Northwestern et principale auteure de l’étude, explique que l’exploration du potentiel des micro-organismes présents dans notre environnement pourrait aboutir à des solutions durables. Alors que la plupart des bactéries se nourrissent principalement de sucres, Comamonas testosteroni a une particularité : elle peut digérer des composés plus complexes comme ceux issus du plastique.

Pour décomposer le PET, la bactérie Comamonas testosteroni utilise six étapes. Nanqing Zhou, chercheur postdoctoral et co-auteur de l’étude, compare ce processus à celui de la digestion humaine : la nourriture est d’abord coupée puis dégradée.

Dans ce cas, la bactérie Comamonas testosteroni fragmente le plastique puis utilise des enzymes pour le décomposer en téréphtalate, une molécule de carbone qu’elle peut ensuite utiliser comme source d’énergie.

L’équipe a même identifié l’enzyme clé qui permet à la bactérie de transformer le plastique en nutriments. Pour vérifier leur hypothèse, les scientifiques ont supprimé le gène responsable de la production de cette enzyme, ce qui a considérablement réduit la capacité de la Comamonas testosteroni à dégrader le plastique.

La bactérie Comamonas testosteroni représente un espoir

Toutefois, Rebecca Wilkes, chercheuse postdoctorale au National Renewable Energy Laboratory et co-auteure de l’étude, souligne que cette technologie n’est pas encore prête à être déployée à grande échelle. Actuellement, le processus de décomposition prend encore plusieurs mois. Pour rendre cette solution viable, les chercheurs cherchent à optimiser les conditions de croissance des bactéries, notamment en leur fournissant des nutriments comme l’acétate.

Timothy Hoellein, biologiste à l’université Loyola de Chicago, voit dans cette étude une avancée importante face au défi de la pollution plastique. Le scientifique rappelle que la lutte contre ce fléau nécessitera de combiner plusieurs solutions, car il existe une grande diversité de plastiques et d’enjeux environnementaux associés.

Cette découverte représente une avancée prometteuse dans la recherche de solutions pour la gestion durable des déchets plastiques. Bien qu’il reste encore du chemin à parcourir avant de pouvoir appliquer cette méthode à grande échelle, ces résultats ouvrent de nouvelles perspectives pour réduire l’impact des plastiques sur l’environnement.


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