Le plus grand réseau de streaming illégal est tombé, au Vietnam. Les autorités de Hanoï poursuivent en justice deux suspects : Phan Thanh Cong, 34 ans, considéré comme le « cerveau » du site pirate FMovies, et son complice du même âge, Nguyen Tuan Anh, accusé d’avoir uploadé 50 000 vidéos protégées. Les hommes résident dans le quartier de Mo Lao, district de Ha Dong, à Hanoï.
FMovies était un empire avec d’autres plateformes sœurs : AniWave, Bflixz, Flixtorz, Movies7 et Myflixer. La chute a été progressive. D’abord, en juin 2024, le site a cessé d’ajouter du contenu avant de disparaître en juillet de la même année. Puis, fin août, la Motion Picture Association (MPA) et l’Alliance for Creativity and Entertainment (ACE) ont révélé leur collaboration avec la police de Hanoï dans cette opération. Il s’agit d’un second coup de filet en Asie après l’arrestation d’un homme sud-coréen qui gérait une grosse plateforme de streaming illégal.
Selon l’ACE, FMovies a généré plus de 6,7 milliards de visites entre janvier 2023 et juin 2024. Charles Rivkin, dirigeant de la MPA et président de l’ACE, qualifie l’opération de « victoire éclatante pour les acteurs, équipes, scénaristes, réalisateurs, studios et la communauté créative mondiale. »
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FMovies, l’un des plus gros sites de streaming illégal au monde
L’enquête a été menée en collaboration entre le département de police économique et les services de police de Hanoï. Les autorités ont rassemblé des documents et des preuves des méthodes utilisées par les suspects. L’activité illégale a débuté en 2016 et généré « des centaines de milliers de dollars ». Phan Thanh Cong, déjà sanctionné administrativement par le passé pour des faits similaires, est décrit comme le « cerveau, créateur et opérateur » du réseau. Les deux suspects ont avoué l’intégralité des faits qui leur sont reprochés.
Les poursuites s’appuient sur l’article 225, alinéa 2, du Code pénal vietnamien de 2015 : soit la violation des droits d’auteur à l’échelle commerciale. Selon l’ampleur des infractions, les sanctions varient via un barème. Les amendes débutent à environ 2 000 dollars jusqu’à 395 000 dollars. En plus, les suspects s’exposent à des peines comme une sentence non-privative de liberté ou jusqu’à trois ans de prison selon les circonstances aggravantes.
Pour être qualifiée de « commerciale », l’infraction doit générer des profits illégaux d’au moins 2 000 dollars ou causer des dommages aux ayants droit d’au moins 4 000 dollars, ce qui semble être le cas pour FMovies. Toutefois, les autorités pourraient choisir des mesures administratives comme ce fut le cas, dans le passé, pour Phan Thanh Cong.
Les États-Unis remercient le Vietnam avec une lettre
Alors que le Vietnam a déjà été accusé d’inaction dans la lutte contre le streaming illégal, cette affaire montre que le gouvernement souhaite coopérer avec les États-Unis. Le pays de l’Oncle Sam a même envoyé une lettre de remerciements aux autorités vietnamiennes.
En Europe, les autorités luttent activement contre le piratage, n’hésitant pas à infliger des peines de prison très lourdes ou des saisies. Même les clients s’exposent à de fortes amendes, notamment en Italie où le gouvernement prend des mesures drastiques.
Source : Torrent Freak