Au fil des années le temps semble passer toujours plus vite et les jours, comme les semaines et même les années ne semblent plus vouloir s’arrêter. Pourtant, à 10 ans comme à 35 ans une heure représente toujours 60 minutes et une année 365 jours. Alors pourquoi cette effet de compression temporelle va t-il grandissant à tel point qu’une fois adulte nous ne soyons plus en mesure de caser toutes nos activités dans une seule journée ?
Le temps s’écoule de la même façon pour tous
C’est un fait incontestable, le temps s’écoule de la même façon pour nous tous. Il n’existe pas de journée de 6 heures ni de 40 d’ailleurs et aucune faille spatio-temporelle n’est venue altérer le déroulement du temps.
Pour en faire la preuve, deux études différentes ont été menées en 2005, l’une pour le compte de chercheurs installés à Munich et l’autre pour les Universités de Floride centrale et de l’État de Westfield.
La première consistait à poser certaines questions du type « à quelle vitesse le temps passe pour vous au quotidien » ou « à quelle vitesse est passée la semaine dernière ou le mois dernier » à 499 volontaires, tous âgés de 14 à 94 ans.
Aucune différence notable n’a pu être établie après l’analyse des réponses données. L’age des participants n’a pas sembler influer sur leur sensation du temps qui passe.
La seconde a été mise en place autour de 100 personnes dont l’âge était cette fois compris entre 20 et 69 ans. À chacun d’elle, il a été demandé d’entrer dans une pièce uniquement équipée d’une table, d’une chaise et d’un chronomètre. Plongés dans le noir les cobayes ont du définir ce qui leur semblait représenter différents intervalles de temps.
Qu’ils aient été jeunes ou plus âgés, les individus interrogés n’ont finalement pas révélé par leurs réponses de grandes différences dans leur appréhension du temps.
Deux psychologues pour trois hypothèses
Toutefois l’impression d’une accélération du temps à mesure que les années passent reste très présente chez les adultes quelle que soit leur origine ou leur milieu social, alors que les enfants ne cessent de se plaindre du contraire.
En 2009, deux psychologues répondant aux noms de William Friedman et Steve Janssen ont émis plusieurs hypothèses à ce sujet. Selon eux, il s’agirait soit d’une croyance populaire tellement répandue qu’elle serait passée dans ce que l’on appelle l’inconscient collectif, soit de notre cerveau qui s’amuserait à nous jouer des tours.
Les nouvelles expériences sont plus marquantes mais aussi plus rares avec le temps
Les événements significatifs de la vie sont les plus marquants donc moins ils sont présents, plus la vie est ordinaire et passe rapidement.
Au contraire, l’enfance étant remplie de nouvelles découvertes qui s’inscrivent dans notre mémoire et dans notre subconscient, le temps paraît y être plus long car plus fractionné au rythme de ce qui s’y passe.
Le temps passe plus vite pour un adulte occupé à de multiples tâches quotidiennes
Au plus une activité est passionnante, au plus le temps passé à la réaliser semble s’écouler rapidement.
Malheureusement en grandissant le nombre d’activités va croissant entre les divers rendez-vous, le fait d’élever les enfants, le travail, les horaires à respecter, les courses … et les journées semblent d’un coup trop petites pour tout caser. Il est possible que le cerveau voit dans cette succession d’activité, une accélération temporelle.
Les événements mémorables sont plus éloignés qu’on ne le croirait
Au contraire des événements flous, les nouvelles nettes et claires dans notre mémoire nous paraissent chronologiquement plus proches. Pourtant à la manière de la naissance des enfants ou de la mort d’un proche ce n’est pas nécessairement le cas. Cette perception pourrait troubler notre appréciation du temps qui passe.
La combinaison de ces trois facteurs pourrait donc nous conduire à ressentir le temps de façon différente en vieillissant. Un emploi du temps plus chargé et une mémoire qui nous joue des tours pourraient donc être à l’origine des semaines et des mois qui, pour les adultes, filent sans crier gare !