Cette créature marine peut rajeunir et son pouvoir intéresse la recherche sur le vieillissement humain

Notre compréhension du vieillissement est bousculée par une découverte inattendue dans un laboratoire de l’Université de Bergen. Alors qu’il observait un cténophore adulte dans un aquarium, le chercheur Joan J. Soto-Angel a constaté sa transformation soudaine en larve. Un heureux hasard qui l’a conduit à découvrir une créature marine capable de rajeunir : le Mnemiopsis leidyi, ou groseille de mer.

© Orin Zebest

Jusque là, une telle capacité avait été observée chez la Turritopsis dohrnii, une méduse “immortelle”. Le Mnemiopsis leidyi enclenche son rajeunissement en situation de grand stress, comme l’explique l’étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences. Il ne s’agit pas que d’une modification physique. Joan J. Soto-Angel déclare : « Sur plusieurs semaines, ils ont non seulement modifié leurs caractéristiques morphologiques, mais aussi adopté un comportement alimentaire complètement différent, typique d’une larve cydippide ».

De nouvelles perspectives pour la recherche sur le vieillissement

© Proceedings of the National Academy of Sciences

Il s’agit d’autant plus d’une grande découverte que le Mnemiopsis leidyi pourrait être les premières créatures apparues sur Terre, il y a 700 millions d’années. La longue période d’existence s’expliquerait par le fait que le rajeunissement est une caractéristique primitive du règne animal.

Le co-auteur de l’étude, Paul Burkhardt, décrit les perspectives que cette découverte fortuite ouvre : « Cette découverte fascinante ouvre la porte à de nombreuses avancées importantes. Il sera particulièrement intéressant de comprendre le mécanisme moléculaire qui pilote ce développement inverse, et ce qui arrive au réseau nerveux de l’animal durant ce processus. »

© Proceedings of the National Academy of Sciences

La plasticité du cycle de vie, c’est-à-dire la capacité d’un organisme à modifier sa biologie en réponse à des stimuli environnementaux, serait plus répandue qu’on ne le pense dans le règne animal selon l’hypothèse des chercheurs. Quid du vieillissement humain ? Pour le moment, il n’est pas possible de l’inverser malgré les produits cosmétiques. La découverte ouvre toutefois un nouveau modèle d’étude pour la recherche sur le vieillissement et le développement biologique.

Source : Proceedings of the National Academy of Sciences


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