La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine atteint un nouveau sommet, avec l’Empire du Milieu accusant Intel d’avoir intégré des failles de sécurité dans ses processeurs depuis 2008. Des accusations graves qui pourraient bouleverser la confiance dans la sécurité de nombreux équipements à travers le monde.
Les tensions entre les deux géants mondiaux ne cessent de s’aggraver, et la technologie est au centre de ce bras de fer. Les États-Unis et la Chine se soupçonnent mutuellement d’attaques contre la sécurité nationale et de manipulation des technologies de pointe. L’escalade a été particulièrement visible depuis que les États-Unis ont pris des mesures restrictives contre des entreprises chinoises, notamment Huawei. En début d’année, l’administration Biden a même ouvert une enquête sur les technologies intégrées dans les véhicules chinois, suspectant des menaces potentielles. Cette fois, c’est la Chine qui prend l’initiative en mettant Intel dans son collimateur.
L’Association de cybersécurité de Chine (CSAC) a récemment publié un communiqué accusant Intel d’avoir intentionnellement intégré des « portes dérobées » dans ses puces, qui seraient là depuis 2008. Selon eux, ces failles pourraient permettre aux États-Unis, par l’intermédiaire de la NSA, d’accéder aux infrastructures critiques de plusieurs pays. Ces accusations, si elles sont avérées, remettent en question la sécurité des systèmes utilisant des puces Intel dans le monde entier.
La CSAC a appelé l’Administration chinoise du cyberespace à mener une enquête approfondie sur ces puces, notamment celles qui ont été vendues en Chine. Pour les autorités chinoises, ces vulnérabilités représentent une menace sérieuse à la sécurité nationale, surtout à un moment où les tensions technologiques ne cessent de croître. Depuis les récentes restrictions américaines limitant l’accès des entreprises chinoises aux équipements de fabrication de puces, les relations entre les deux pays sont déjà fragiles.
La Chine demande une enquête sur les puces Intel pour préserver sa sécurité nationale
Intel, de son côté, n’a pas tardé à réagir. Sur son compte WeChat, la société a déclaré vouloir collaborer avec les autorités chinoises pour clarifier les accusations portées contre elle. La firme assure que ses produits respectent les normes de sécurité les plus strictes et qu’elle est prête à répondre aux préoccupations soulevées. Mais ces accusations viennent porter un coup à la présence d’Intel sur le marché chinois, un marché crucial pour les technologies de l’information.
Cette confrontation autour des puces Intel souligne à quel point les semi-conducteurs ont une importance stratégique aujourd’hui. Les enjeux vont bien au-delà de la simple production de processeurs : ils concernent la souveraineté technologique, la sécurité nationale, et la compétitivité des grandes puissances. À ce stade, il est difficile de dire où cette nouvelle bataille mènera, mais il est certain que les tensions ne feront qu’exacerber les fractures existantes entre les États-Unis et la Chine.
Source : Reuters